Consommons local : ce riz « Nema » de Nafaso qui fait le « bonheur » des consommateurs !

Le riz fait partie des céréales les plus consommées au Burkina Faso. Sous l’impulsion des autorités du pays, plusieurs initiatives sont mises en œuvre pour la production à grande échelle et la consommation du riz local. Mais dans sa chaine de valeur, une usine de transformation fait la fierté des Burkinabè. Il s’agit de Nafaso industrie, une entreprise semencière et transformatrice de riz padis à Bobo-Dioulasso depuis 2019. Son riz transformé est distribué sous le label Nema qui signifie « le bonheur en langue local ».

Lancée avec quelques difficultés liées notamment à la commercialisation, le riz distribué par Nafaso est très prisé aujourd’hui par les consommateurs au point que ses magasins de stockage sont pratiquement vides. « Nous sommes content d’une part parce que le riz que nous produisons ne suffit pas mais nous sommes tristes d’autre part parce que nous n’arrivons pas à satisfaire la demande », regrette Nébila Ismaël Bayili, Directeur général Nafaso industrie.

La particularité à Nafaso est que l’accent est mis sur trois principales variétés. Il s’agit notamment de la IR 841, la Orylux 6 et la TS2. « En effet, après études, ce sont ces trois variétés de riz qui sont très prisées par les consommateurs burkinabè. L’accent est donc mis sur l’extirpation des impuretés (déchets, cailloux, sable etc.). Chez nous à Nafaso, nous ne mélangeons pas les variétés de riz », affirme Nébila Ismaël Bayili, Directeur général Nafaso industrie.  Le riz sorti de cette usine est vendu dans des conditionnements de 50 kg, 25 kg et 5 kg en riz long grain, en brisure et en fine brisure. Une démarche est même en cours selon le directeur général, pour la certification du riz Nafaso auprès de l’ABENORM.

Une chaine de valeur à préserver

Pour répondre aux besoins en matière première, l’usine peut compter sur les coopératives avec lesquelles elle a noué des partenariats et ce sur l’ensemble de la zone Ouest du Burkina. Toute chose qui favorise un autre maillon de création d’emploi. En effet, ces coopératives sont financées en amont avec des semences, des engrais et des fonds de roulement. L’usine s’approvisionne en matière première auprès de ces producteurs tout en réduisant le cout des intrants octroyés au départ pour la production. Cependant, l’arbre ne devrait pas cacher la forêt !

Nébila Ismaël Bayili, Directeur général Nafaso industrie

La mauvaise foi des producteurs

« Nous avons des contrats avec les producteurs avec lesquels nous nous approvisionnons mais très souvent, nous n’arrivons pas à obtenir la quantité de riz padis souhaitée simplement parce qu’il y a des difficultés liées aux aléas climatiques. Il y a souvent la mauvaise foi de certaines coopératives. Nous signons les contrats à des prix négociés avec elles mais ces coopératives calculent parfois juste la quantité qui correspond au montant du financement pour nous donner. Alors que ça ne devrait pas être ainsi en matière de collaboration. Et ce sont les autres acteurs qui n’ont pas préfinancé qui viennent spéculer sur la quantité restante. Parfois même les coopératives calculent le montant de notre financement pour venir nous rembourser en numéraire. Ce qui biaise parfois nos prévisions en matière première », se désole M. Bayili.

Quelques variétés de riz transformées à Nafaso

Le Directeur général de Nafaso industrie invite donc les coopératives à une franche collaboration car pour lui, c’est à ce prix que l’usine arrivera à satisfaire les besoins en riz de qualité et en quantité suffisante. Tout en invitant les Burkinabè à consommer le riz local, il appelle par ailleurs l’Etat à avoir un regard bienveillant sur ces entreprises qui l’accompagne pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire au pays des Hommes intègres.  

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