Journées scientifiques de la nutrition : satisfaits, les acteurs demandent sa pérennisation

Organisé par le Secrétariat technique chargé de la multisectorialité pour la nutrition (ST-Nut) en collaboration avec ses Partenaires techniques et financiers et le RECANUT, la deuxième édition des Journées Scientifiques de la Nutrition (JSN) a tenu toutes ses promesses. Placées sous le thème « La nutrition : une réponse aux enjeux de l’urgence et du développement », cette édition 2024 a réuni plus de 250 participants d’horizons divers et plusieurs communications. Aux termes des travaux, certains acteurs ont indiqué leur satisfaction.

Pr Dicko Mamoudou, le Président du Réseau du Secteur académique et de la Recherche pour la Nutrition

« Nous avons initié ces journées depuis l’année dernière. Et cette année, nous avons une deuxième journée qui a suscité également l’engouement des chercheurs, des étudiants et de la société civile pour communiquer donc en matière de Nutrition notamment en situation d’urgence et l’importance de la nutrition au développement même dans un contexte d’urgence. La nutrition est multisectorielle. Qui parle de nutrition parle de son importance même pour le bien-être et parle également de la santé. Nous avons actuellement beaucoup de problèmes de malnutrition que ce soit la surnutrition ou la sous nutrition. Il y a beaucoup de recherches qui se font mais malheureusement le commun des mortels, le citoyen lambda ne sait pas ce qui se fait en matière de nutrition. Par exemple lors de ces deuxièmes journées, nous avons reçu jusqu’à 70 communications sur différents axes en matière de nutrition, même la gouvernance en matière de nutrition et les maladies métaboliques notamment les maladies émergentes telles que le diabète de type 2. Nous avons des maladies cardiovasculaires qui sont liées à des problèmes nutritionnels. Nous avons également des problèmes nutritionnels qui ne sont pas vu. Notamment les carences en micronutriments. Ça veut dire que vous pouvez avoir un surpoids, vous paraissez comme quelqu’un qui est bien nourri mais en réalité vous avez des carences en micronutriments notamment en vitamine, en sels minéraux. Il y a également des problèmes d’hygiène que nous vivons parce-que l’essentiel n’est pas d’avoir un aliment mais qu’il ait sa qualité sanitaire, hygiénique, qu’il ait sa sécurité sanitaire pour la consommation humaine. Donc il y a tout un ensemble actuellement de recherche que nous faisons pour communiquer avec les masses médias pour attirer l’attention également des décideurs politiques. »

L’homme de demain dépend de l’alimentation qu’il a depuis la fécondation

« La nutrition dans les mi-premiers jour est très importante qu’elle peut être irréversible. Donc il est important que l’opinion publique sache que l’homme de demain dépend de l’alimentation qu’il a depuis la fécondation. Cette édition a suscité plus d’engagement parce que nous communiquons mieux de plus en plus en matière de nutrition. Le peuple burkinabè est de plus en plus sensibilisé parce que les gens ne percevaient pas bien l’importance et les liens entre la nutrition et la santé et le lien entre la nutrition et le développement.

La recherche actuellement au niveau de la nutrition est importante parce-que même pour les déplacés internes. L’essentiel n’est pas de venir leur donner des vivres mais il faut que ça soit également des vivres ayant une bonne valeur nutritive et une bonne valeur alimentaire pour leur bien-être. On ne peut pas passer le temps à consommer le riz et le tôt tous les jours. Il faut qu’il y ait une diversité alimentaire et ça c’est vraiment important. »

Le Burkina est l’un des rares pays africains notamment francophone qui dispose de données en matière de nutrition

« Depuis les premières journées, nous avons pu faire la cartographie des intervenants au niveau de la nutrition au Burkina Faso. Ce sont des données importantes pour le décideur. Nous avons également une plate-forme de nutrition qu’on appelle la PNIN. Donc tout le monde à des données actuellement en matière de nutrition au Burkina. Nous sommes félicités par le reste du monde parce que nous sommes l’un des rares pays africains notamment francophone qui a des données. Si quelqu’un veut venir intervenir, il n’a pas besoin de demander quelque chose à quelqu’un. Il a les données sur Internet et sait qui fait quoi. Il n’y a pas un problème de manque de synergies et de communication même au niveau des intervenants. Ce qu’on peut dire positif aussi, c’est au niveau des budgets actuellement des ministères. La tendance actuellement est de créer également des lignes budgétaires dédiées exclusivement à la nutrition. Ce sont des efforts que nous avons pu faire en matière de communication avec l’appui du gouvernement. Mais la recherche continue parce qu’il y a toujours des maladies métaboliques, des problèmes de santé qui sont liés à la nutrition. »

Dr Ly Antarou, Directeur régional de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation du Centre-Nord

« C’est vraiment une très belle opportunité de pouvoir d’abord rassembler les acteurs régionaux que nous sommes et de pouvoir capitaliser les états de recherches en matière de nutrition afin de permettre aussi une bonne vulgarisation au niveau régional. Nous sommes un relais assez important du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Donc je pense que ces résultats aussi que nous avons obtenu ici permettront d’être mis en œuvre au niveau régional. C’est une opportunité que nous saisissons ici et que nous soyons de très bons relais au niveau local. La plus-value de ces journées est la valorisation de ces résultats de recherche que nous allons mettre au niveau régional. Je crois que nous faisons actuellement parti de ce qu’on appelle des Conseils régionaux de nutrition. Ce sont ce genre de journées qui permettent au niveau des techniciens régionaux de porter haut la voix de la nutrition et de défendre ce qu’on a obtenu comme résultat de recherche au niveau régional. Ce sont vraiment des cadres importants qui permettront d’améliorer le secteur de la nutrition au niveau régional en tant que relais régionaux. »

Le Larlé Naaba Tigré, champion national de la nutrition

« De nos jours, on peut être fier et confiant à l’avenir de la nutrition quand on sait que la sécurité alimentaire est une priorité des priorités. Mais beaucoup de maladies non transmissibles en l’occurrence la tension, les diabètes, le cancer sont devenus des maladies endémiques dues à la malnutrition. Donc il faudrait que nous ayons l’espoir avec ces scientifiques qui se réunissent, qui cherchent et qui trouvent pour que l’avenir soit rassurant pour la santé de nos populations. »

Dr Ousmane Ouédraogo, nutritionniste et enseignant chercheur en nutrition humaine à l’université Joseph Ki-Zerbo.

« Nous avons permis à 57 communicateurs de partager les résultats de leurs études. Les thématiques aussi sont diverses. Ce sont au total 8 sous-thèmes cette année contre 4 l’année dernière. Ce qui prouve que c’est beaucoup plus diversifié. Nous avons pris en compte les personnes âgées, les enfants, la transformation du système alimentaire, l’urgence. L’autre élément qu’on peut ajouter comme motif de satisfaction, c’est qu’il y a eu une ouverture à l’international. Cette année, nous avons fait une ouverture à l’international. Il y a beaucoup de pays qui ont pris part à cette édition 2024. Nous avons la Côte d’Ivoire, le Bénin, la République démocratique du Congo, le Tchad, le Togo, le Cameroun etc. Ce qui prouve que le partage de connaissances est vraiment international.

Il est nécessaire de pérenniser les JSN

En nutrition, les connaissances changent. Ce qui prouvent que chaque année, les gens doivent partager leurs connaissances pour que les autres puissent savoir ce qui se passent pour tenir compte de ces changements et sensibiliser la population et aussi modifier les façons de faire pour que les gens puissent bien s’alimenter et avoir une bonne santé.  Ce qui nécessite donc la pérennisation de ces journées. Normalement, on doit maintenir ces journées parce que si de 53 communications on est à 70, c’est qu’effectivement même si on maintient ça chaque année, on aura toujours des résultats à partager. 

Propos retranscrits par Cathérine Kouraogo

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