Lutte contre les carences en micronutriments : bientôt le riz comme nouveau vecteur de fortification au Burkina Faso

L’Alliance Nationale pour la Fortification (ANF) a tenu sa deuxième session ordinaire de l’année 2024 du 6 au 8 août 2024 à Bobo-Dioulasso. L’occasion a été saisie par le PAM pour présenter son projet de fortification du riz dans le cadre de la lutte contre les carences en micronutriments.
Cette session a permis aux membres de l’ANF de passer en revue les activités de ses membres ; d’analyser les données de contrôle de ses structures membres ; de restituer les recommandations de la rencontre de Cotonou sur la fortification des aliments de grande consommation et d’échanger sur la planification des activités de 2024. A la fin des travaux, les participants ont fait une visite terrain dans quelques unités de production d’aliments afin de toucher du doigt les problématiques rencontrées par ces unités. Il s’agit de l’huilerie SOGEA-FASO et du grand moulin de Mê. Les responsables de ces différentes unités de productions ont partagé les difficultés qu’ils rencontrent pour obtenir le prémix ainsi que la matière première. Promesse leur a été faite par la Direction de la nutrition, structure qui préside l’ANF, de continuer le plaidoyer auprès des autorités compétentes pour le bonheur des populations.
« Ce cadre permet de créer un climat d’échange et surtout de fraternité pour pouvoir travailler la main dans la main. Parce que l’objectif que s’est fixé le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique à travers sa Direction en charge de la nutrition, est de contribuer à la lutte contre la malnutrition, mais plus spécifiquement, contre les carences en micro-nutriments que sont la vitamine A, l’iode et le fer. Donc ce cadre nous a permis d’échanger, de voir le chemin parcouru et surtout quelles sont les perspectives qui s’offrent à nous. Il y a eu des résolutions qui permettrons de voir ce qui pourrait être mieux fait», a indiqué le Dr Abdoulaye Gueye, représentant la DN.

Dr Abdoulaye Gueye, nutritionniste, en charge des questions sur la fortification des aliments et la sécurité sanitaire des aliments à la Direction de la nutrition
Gueye Abdoulaye, nutritionniste, en charge des questions sur la fortification des aliments et la sécurité sanitaire des aliments au niveau du ministère de la Santé, plus précisément la direction de la nutrition.
Porté par le PAM, le projet de fortification du riz vient porter à 4 le nombre d’aliments de grande consommation fortifiés au Burkina. Ce projet est déjà expérimenté dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest tels que le Sénégal, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et la Gambie. Cette nouvelle approche du PAM est déjà en réflexion selon le Dr Gueye qui est par ailleurs, nutritionniste, en charge des questions sur la fortification des aliments et la sécurité sanitaire des aliments à la DN.

«Le projet a été présenté avec les avantages potentiels que cela pourrait présenter dans le cadre de la lutte contre les carences en micro-nutriments. Nous allons y réfléchir et puis ensemble voire comment ce processus peut être pris en compte et comment il peut être exécuté avec la manière. En matière de la fortification des aliments, c’est l’État qui décide du choix du vecteur», fait remarquer Mr Gueye.

En effet, depuis 1996 ce sont le sel, la farine de blé tendre et l’huile végétale qui ont été choisis comme vecteurs par le Burkina. Un choix que les autorités justifient par le fait que ces aliments sont de grande consommation. Pour le Dr Gueye, le riz est un aliment de grande consommation produit au Burkina et a l’avantage d’être dans les habitudes alimentaires des populations. « Donc on s’est dit que vu les éléments présentés par le partenaire qui veut accompagner cette démarche, c’est une opportunité à saisir et il faut juste qu’on s’accorde sur les mesures d’accompagnement pour que ce ne soit pas un aliment de trop qui est fortifié, mais un aliment qui est bien fortifié et qui permet de solutionner en même temps les insuffisances que nous avons noté sur les trois principaux vecteurs que nous avons jusqu’à présent », a-t-il conclu.