Variole du singe: il faut éviter la manipulation des animaux retrouvés morts ou malades
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Suite à l’augmentation du nombre de cas de la variole du singe ou Mpox dans plusieurs pays d’Afrique, le ministère de la Santé à travers le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (Corus) a organisé une rencontre d’information avec les hommes et femmes de médias, le mercredi 28 août 2024, à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre est de donner la bonne information au journalistes pour leur permettre de sensibiliser les populations sur cette maladie.
La variole du singe est une maladie infectieuse provoquée par un virus. Elle se manifeste principalement par l’apparition de boutons sur la peau. L’intervalle entre l’infection et l’apparition des symptômes est généralement de 6 à 13 jours mais peut varier de 5 à 21 jours. Selon le Directeur technique du Corus, le Dr Watton Rodrigue Diao, la variole du singe est causée par le contact avec des animaux infectés tels que les rongeurs et les singes. Aussi, la contamination peut se faire entre les hommes à travers des gouttelettes respiratoires infectieuses des lésions cutanées et des rapports sexuels. La maladie se manifeste par l’apparition de fièvre accompagnée d’une éruption cutanée. Ces signes sont accompagnés également par des maux de tête, des douleurs abdominales, des fatigues intenses, des nausées et des vomissements.
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A en croire le Dr Rodrigue Diao, la situation de la variole du singe est préoccupante dans le monde. C’est pourquoi l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) l’a déclaré comme une urgence de santé publique de portée internationale. L’épidémie de Mpox prend des proportions importantes en Afrique par rapport à d’autres continents. La RDC est classée en première position avec le plus de cas (89,2%) dont 23 décès. Signalons que c’est dans ce grand pays que le premier cas de Mpox a été notifié en 1970 chez un être humain. Autrefois, cette maladie sévissait chez les primates et les rongeurs.
C’est pour cela d’ailleurs que l’OMS recommande l’appellation Mpox que la variole du signe par respect aux malades et aussi pour éviter la stigmatisation. L’Afrique du Sud est classée 2e avec 3 décès, suivie du Cameroun 2 décès, de la Côte d’Ivoire 1 décès et de la République Centrafricaine qui enregistre 1 cas de décès. En Afrique de l’Ouest de façon particulière, c’est le Nigeria qui enregistre 39 cas sans décès, la Côte d’Ivoire 28 cas avec 1 décès et le Liberia avec 6 cas.
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Dr Watton Rodrigue Diao, Directeur technique du Corus
« Depuis le mois dernier, nous enregistrons également des cas positifs au niveau de l’Afrique de l’Ouest, notamment au niveau de la Côte d’Ivoire qui a enregistré en début août, deux cas suspects», a-t-il notifié. Dès lors, le Burkina à travers le Corus, a transmis une notification d’alerte à l’ensemble du système de santé, renforcer la surveillance et commencer la préparation à la riposte devant cette maladie.
Selon le Dr Diao, il n’y a aucun cas confirmé de MPox au Burkina Faso. Cependant, 12 cas suspects ont été enregistré et a fait l’objet de prise en charge clinique de ces patients, d’investigation, de prélèvements qui ont été acheminés au Laboratoire national des fièvres hémorragiques virales pour pouvoir confirmer le diagnostic. Les résultats des prélèvements ont montré que tous ces cas suspects sont négatifs.
Pour ce qui est de la stratégie de riposte à la maladie, le directeur technique du Corus a laissé entendre que depuis la déclaration de l’OMS, le Burkina a pris des dispositions pour renforcer la surveillance et commencer la préparation à la riposte contre cette maladie. A cela s’ajoute le renforcement des capacités du personnel de santé et des centres de santé à travers la formation de l’ensemble des acteurs du privé et du public. « Pour ce qui concerne les directeurs régionaux, les médecins chefs des districts et des hôpitaux aussi bien du public que du privé ont déjà été capacités. Nous avions un plan de préparation et de riposte qui datait de 2022 que nous avons mis à jour et nous sommes en train de finaliser l’évaluation de la prévention contrôle de l’infection dans l’ensemble de nos centres de santé parce que face à cette maladie, il faut bien sûr mettre le malade en isolement pour assurer une prise en charge adaptée et avec des soins adaptés et progressifs et nous sommes en train de nous organiser de sorte à ce que même s’il y a un cas, que nous puissions répondre de façon vigoureuse », a-t-il ajouté.
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Pour prévenir cette maladie, Dr watton Rodrigue Diao exhorte la population à éviter la manipulation des animaux retrouvés morts ou malades sans utiliser les équipements de protection adéquats, bien cuire les aliments avant de les consommer pour ce qui est de la viande, se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon ou utiliser les gels hydro-alcooliques pour assurer la friction des mains, toujours porter un masque et en cas de signe suspects appeler le numéro vert 3535 ou se rendre au centre de santé le plus proche pour une prise en charge précoce et adéquate.
Wendaabo Cathérine KOURAOGO