Prévention et gestion des conflits : l’Abefab interpelle les leaders coutumiers, religieux et politiques pour l’implication des femmes

L’association Action communautaire pour le bien-être de l’enfant et de la femme au Burkina (Abefab) interpelle les leaders coutumiers, religieux et politiques pour l’implication des femmes dans le processus de prévention et de la gestion des conflits. Dans cette dynamique, elle a organisé une rencontre de plaidoyer avec une centaine de femmes, leaders religieux, coutumiers et politiques le lundi 26 juin 2023 à Komki Ipala.
L’association Action communautaire pour le bien-être de l’enfant et de la femme au Burkina (Abefab) entend non seulement interpeller les femmes pour leur implication dans la prévention et la gestion des conflits communautaires mais aussi la nécessité pour les leaders coutumiers, religieux et politiques d’y associer la gente féminine. Pour Marceline Tou, présidente de l’Abefab, la femme doit être une actrice de la paix : « Nous souhaitons vraiment l’adhésion des leaders coutumiers, religieux et politiques à l’implication des femmes dans la recherche de la paix, la cohésion sociale et la gestion des conflits. Les femmes doivent être impliquer pour qu’elles soient des actrices et non de simples bénéficiaires. »
A cette occasion, les communicatrices ont fait cas des trois résolutions du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) en lien avec la femme. Des conventions qui ont été ratifiées par le Burkina Faso. Il s’agit de la convention 1325 adopté le 31 octobre 2000 et qui recommande de « Placer l’égalité de genre au cœur de la prévention, de la gestion et de la résolution des conflits » ; la résolution 1820 qui « Appelle les parties aux conflits armées y compris les acteurs non étatiques, à protéger les civils contre toutes formes de violence sexuelle, à imposer des sanctions disciplinaires, à observer le principe de responsabilité du supérieur hiérarchique et à poursuivre les auteurs de ces actes » ; la résolution 2242 adoptée en 2015 qui souligne « l’importance de la participation des femmes dans les processus politiques, dans les négociations de paix et dans les mécanismes de résolution et de prévention des conflits ».

Une initiative très appréciée par les autorités politico-administratives à l’image de Ragnagnéwendé Ouassylatou Yaméogo/Ouédraogo, présidente de la Délégation spéciale de la commune rurale de Komki Ipala au regard de la situation nationale marquée par l’insécurité et les conflits communautaires. « Cette activité est en droite ligne avec nos objectifs que sont la consolidation de la paix et la cohésion sociale dans toute la région du Centre et dans notre commune en particulier. Nous nous engageons à accompagner l’Abefab pour l’atteinte des objectifs », a indiqué Ouassylatou Yaméogo.
l’Abefab à travers cette rencontre, entend ainsi contribuer au renforcement du pouvoir des femmes, afin qu’elles jouent un rôle actif dans le domaine de la construction de la paix et de la prévention des conflits. Présentations, échanges, partage d’expérience et témoignages de bonnes pratiques de cohabitation entre les différentes ethnies ont émaillé cette rencontre au cours de laquelle des échanges de concepts ont été également développés en faveur des femmes dans la prévention et la gestion des conflits. Il s’agit notamment des mécanismes locaux pour le changement de comportements que sont la parenté à plaisanterie, les cultures et les coutumes.

Créée en 2011, l’Abefab s’est donnée pour missions, la protection des droits et le bien-être des femmes à travers le renforcement de leur pouvoir, afin qu’elles jouent un rôle actif dans le domaine de la construction de la paix et de la prévention des conflits.