Santé publique : le développement personnel comme remède au patient drépanocytaire

Le Burkina Faso a une prévalence drépanocytaire de 4,63 (ministère de la Santé 2019-2020). Cette pathologie qui demeure méconnue par la majorité des populations et qui continue de tuer en silence fait objet de réflexion au sein du Centre d’Initiatives contre la drépanocytose (CID/Burkina). L’un des remèdes que propose le CID/Burkina est le développement personnel comme remède au patient drépanocytaire grâce à l’appui financier du projet DREPA-FASO financé par la Fondation Pierre Fabre (FPF) et l’Agence Française de Développement ( AFD).

Docteur Bergès Gloria, médecin référent de la prise en charge de la drépanocytose à l’hôpital protestant Schiphra de Ouagadougou
Selon le Docteur Bergès Gloria, médecin référent de la prise en charge de la drépanocytose à l’hôpital protestant Schiphra de Ouagadougou, les patients drépanocytaires malgré la prise en charge médicale, ont besoins de force psychologique pour surmonter le mal. « Les patients drépanocytaires souffrent de comment s’insérer socialement. Il y a eu le développement de groupes de paroles dans le milieu associatif pour mieux connaitre leurs spécificités mais toujours est-il qu’ils ont besoin du développement personnel pour avoir cette force psychologique qui accompagne la prise en charge médicale », fait remarquer Dr Bergès.

Depuis 2006 donc, le CID/Burkina mène ce combat à travers diverses activités notamment le plaidoyer pour une mobilisation sociale conséquente, l’information, la sensibilisation, l’éducation thérapeutique des patients drépanocytaires et leurs proches, les groupes de paroles, les conférences publiques etc. Pour Dramane Banaon, coordonnateur du CID/Burkina, un processus de développement personnel réussi du patient drépanocytaire contribuera efficacement à l’amélioration de la connaissance de soi, la valorisation de ses talents et potentiels, l’amélioration de sa qualité de vie, la réalisation de ses aspirations et de ses rêves, le renforcement des relations interpersonnelles au sein de la communauté etc.

Dramane Banaon, coordonnateur du CID/Burkina
« Nous voulons booster ce potentiel qui somnole en chacun des patients afin qu’ils en prennent conscience. La drépanocytose engendre des souffrances mais elle n’est pas fatale », affirme M. Banaon qui espère que des statistiques plus affinées seront disponibles au niveau national pour appuyer le plaidoyer.

Hilary Ilboudo, étudiante en Master en énergie renouvelable
Hilary Ilboudo, étudiante en Master en énergie renouvelable est patiente drépanocytaire SC depuis 2003. Elle doit son salut aujourd’hui à la vie associative que lui offre le CID/Burkina qui lui permet d’avoir une vie épanouie, le suivi médical (les vaccins) et surtout l’insertion socio-professionnelle. Elle demande à tous les patients drépanocytaires de se faire confiance et développer leurs potentiels et surtout aux autorités burkinabè de prendre à bras le corps cette pathologie.

Mariam Sawadogo, enseignante et mère d’enfants drépanocytaires
Mariam Sawadogo est quant à elle enseignante et mère de deux enfants drépanocytaires. Selon elle, le coût du traitement de la drépanocytose étant inestimable, l’accompagnement du CID/Burkina devrait être multiplié.

En rappel, la plupart des cas de drépanocytose sont découverts trop tardivement, soit, lorsque se déclenchent les crises douloureuses caractéristiques de la drépanocytose, soit au stade de complications graves irréversibles de la maladie. Cette situation a comme conséquence, une insuffisance du dépistage individuel, un retard du diagnostic et de prise en charge précoces des cas dépistés, la diffusion et la persistance de fausses informations au sein de la population, la non prise en compte par les futurs couples des résultats du dépistage prénuptial. La drépanocytose a donc des implications sociale, professionnelles et économiques importantes pour le malade et sa famille.