Vaccin contre le paludisme : « Il n’y a aucun risque, il a été préqualifié par l’OMS et homologué par l’Agence nationale de régulation pharmaceutique »

Le Burkina Faso a introduit le vaccin contre le paludisme dans son Programme élargie de vaccination depuis le 5 février 2024 pour les enfants à partir de 5 mois. Nouvellement introduit dans son Programme Elargie de Vaccination (PEV), Christelle Ouédraogo/Néya, Directrice de la prévention par les vaccinations rassure et répond à certaines préoccupations à travers cette interview.

Santé pour tous : Le vaccin contre le paludisme est-il le résultat des recherches du Professeur Halidou Tinto ?

Christelle Ouédraogo/Néya : Nous devons nous réjouir au Burkina parce que notre confrère Halidou Tinto fait parti de l’équipe d’évaluateurs de ce vaccin. Il est le premier responsable de l’unité de recherches de Nanoro qui a participé à l’évaluation de ce vaccin au Burkina Faso, donc c’est une fierté nationale. Ce ne sont pas eux qui ont découvert le vaccin mais ils ont contribué à son évaluation pour en arrivée aux résultats que nous avons aujourd’hui qui nous permettent de l’introduire dans notre PEV en toute sérénité.

Il se dit que c’est la firme pharmaceutique GSK financée par la Fondation Bill et Melinda Gates qui a racheté la souche du vaccin RTS.S trouvé par le Pr Tinto pour fabriquer Mosquirix qui serait l’autre nom de RTS.S ?

L’essentiel pour nous est que ce vaccin a été préqualifié par l’OMS et homologué par l’Agence nationale de régulation pharmaceutique. Nous avons donc l’assurance qu’il n’y a pas de risque à faire vacciner nos populations.

Quel est son degré de protection ?

Pour qu’on dise qu’un enfant est suffisamment protégé contre le paludisme, il faut qu’il reçoive une première dose à 5 mois, une deuxième à 6 mois, une troisième à 7 mois et une quatrième dose au quinzième mois. Comme on le dit toujours, le risque zéro n’existe pas. Se faire vacciner c’est se donné davantage de chance pour lutter contre la maladie. Notre gain en faisant vacciner nos enfants est que nous les immunisons contre la maladie. Les statistiques révèlent que le paludisme est la première cause de consultation, d’hospitalisation et de décès au Burkina. Et les enfants de moins de 5 ans paient le plus lourd tribu. C’est pour cela que nous avons ciblé cette tranche d’âge afin de leur donner plus d’éléments de défense dans l’organisme pour lutter contre la maladie. Nous commençons à partir du 5è mois parce que lorsque l’enfant nait, il est conseillé de l’allaiter avec le lait maternel. Ce lait lui procure des anticorps pour lutter contre les maladies. Mais à partir du 5è mois où on commence souvent à introduire certains aliments autre que le lait maternel, l’immunité que le lait maternel conférait à l’enfant commence à baisser et ce sont les anticorps de son propre organisme qui entrent en action pour le protéger. Il est donc un peu fragile à cette période et c’est pour cela que nous avons ciblé cette période de 5 mois pour commencer la vaccination des enfants.

Il se dit que les enfants vaccinés avec cet antigène développeront des effets secondaires tels que les convulsions et les fièvres ?

Nous rassurons nos populations que le vaccin contre le paludisme introduit depuis le 5 février 2024 n’a aucun risque. Pour le moment nous ne sommes pas encore au stade de campagnes de masse parce que nous n’avons pas encore suffisamment de dose. Nous y travaillons pour inclure tous les districts sanitaires. Pour l’instant, ce sont 27 districts sanitaires qui sont concernés.

Il a couté combien à l’Etat burkinabè ?

Cette première phase a coûté un peu plus de 10 milliards de francs CFA à l’Etat burkinabè et 5 autres milliards sont déjà pré-disponibilisés pour acheter ce vaccin contre le paludisme pour qu’avec l’appui de l’Alliance mondiale du vaccin, on puisse avoir suffisamment de dose pour prendre en compte tous les enfants.

Quels sont les pays qui ont effectivement introduit ce vaccin dans leur système de santé ?

Certains pays tel que le Bénin s’apprêtent à l’introduire dans leur programme. Dans la sous-région, le Burkina est le premier pays à l’avoir introduit dans son PEV. Au niveau région, le Burkina vient après le Cameroun qui l’a introduit depuis le 22 janvier 2024. Je voudrais donc rassurer nos parents que ce vaccin ne comporte aucun risque. Allez y faire vaccinez vos enfants sans crainte.

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